Charles Sigel, musicologue et conteur
Vittorio Forte, piano

De Chopin, que savons-nous ? Finalement, peu de choses : la Pologne, la pâleur, le profil, George Sand, la goutte d’eau de Valldemosa, la toux, les pianos Pleyel, quelques clichés en somme…

Or, il était plutôt enjoué et moqueur, mais très nostalgique aussi (le fameux jal polonais) ; héraut de sa patrie perdue, mais furieusement introverti ; républicain, mais préférant confier ses confidences aux salons de l’aristocratie ; nourri de Mozart et Beethoven, mais n’imitant personne ; musicien du demi-aveu, très cordial, entouré d’amis fervents, mais préservant son quant-à-soi (« Que de fois je raconte à mon piano ce que je voudrais te confier », écrit-il à son ami Tytus) ; brillant causeur en société, dont le délicieux accent ajoutait au charme, mais énigmatique à l’extrême ; farouche et passionné, mais le cachant sous son masque élégant ; aimant le luxe et le linge très blanc, mais s’affirmant révolutionnaire (d’où la phrase de Schumann, à propos des Mazurkas : « Des canons cachés sous des fleurs »)… Il n’était qu’une somme de mystère et de secrets. Comme tout un chacun. Ainsi sa voix nous touche-t-elle toujours.

Le raconter, comme on raconterait le personnage d’un roman, c’est le jeu auquel se livre Charles Sigel, essayant d’aller le plus loin, le plus profond possible dans le portrait qu’on peut tenter de lui, tout en sachant que l’intime secret ne peut être approché qu’à l’écoute des pièces jouées par Vittorio Forte.

« Cher Chopin, ce n’est pas du piano que vous jouez, c’est de l’âme », lui écrivait Astolphe de Custine…

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Ce concert est ouvert au public.
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Prix d’entrée pour les non-membres CHF 25.-
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